Retour approximatif et éphémère sur la poésie cadiotienne
Lecture-performance , jeudi 8 juin (20h30), Chapelle de St-Pierre-sur l'Hâte
Nous voici dans le lieu mythique du Festival, la Chapelle de St-Pierre-sur-l'Hâte (ici on trouve une chapelle tous les 10 mètres, nous en reparlerons plus tard). Celle-ci est un peu à l'écart de Ste-Marie. C'est ici qu'a été enregistré le fameux Live à la Chapelle de Kat Onoma. Nous sommes accueillis par les bénévoles et les pompiers qui veillent pour cause de "concert aux chandelles".
Olivier Cadiot et Laurent Poitrenaux lisent un nouveau texte qui sera publié en janvier prochain chez Pol (pas encore de titre pour l'instant). Ils travaillent au micro, ce qui donne un effet de voix intérieures; de la pensée sonorisée. Ils superposent des fragments de conversation, prennent le relai l'un de l'autre. Ils sont à la fois séparés et ensemble, très beau travail d'écoute et de grain des voix. C'est la "gymnastique des mots: le yogamots". On reconnaît le style typique de Cadiot, à l'affût des tics de langage, des leitmotive. "Ma Toyota est fantastique". On pourrait croire le texte inspiré par les lieux: une histoire de nid dans la forêt qui revient constamment, nid géant pour homme-oiseau ou plasticien perdu dans les sous-bois (Andy Goldsworthy?). S'entremêle à cette ligne un questionnement sur comment faire un tube en musique: "C'est quoi un tube? Un tube, c'est quand la musique se mord la queue et tu vois la voix qui s'enroule autour du bâton." C'est bien ça.
La musique justement, la voilà. Rodolphe, Marco de Oliveira à la basse et Jacques Higelin au clavier se sont glissés derrière eux. Ils soutiennent la lecture, par en-dessous, au service des mots. Une très bonne recette de tube finalement. Nous sommes contaminés, c'est la maladie Robinson.